Échouer a ses avantages, réussir a ses inconvénients ?
Cela peut te sembler absurde, voire un brin provocateur. Et pourtant, avec le concours des sœurs Tatin, je te propose de remettre en question la notion-même d’échec. On va notamment parler d’incompétence et de norme d’internalité.
L’échec n’existe pas
Et si, simplement, l’échec n’existait pas ?
En réponse à la peur d’échouer, tu liras souvent des encouragements et des citations d’influenceurs inspirés de Thomas Edison et de Nelson Mandela disant en substance : L’échec n’existe pas. Si tu ne réussis pas du premier coup, alors tu en tireras une expérience et un apprentissage pour réussir la prochaine fois ».
En conclusion : jamais tu n’échoues ; soit tu réussis, soit tu apprends.
Échouer ou réussir c’est kif kif
C’est pas faux. Mais tu sais quoi encore ? Quand tu hésites à agir, quand tu tardes à te lancer, par peur d’échouer, pense à ceci…
Agir ou ne pas agir, c’est kif kif ! Dans les deux cas il y aura des avantages.
Et oui ! Et en même temps, agir ou ne pas agir, c’est kif kif ! Dans les deux cas il y aura des inconvénients.
D’ailleurs, si tu te lances et que tu échoues, tu constateras avec le temps que…
Échouer ou réussir, c’est kif kif ! Chacun a ses avantages.
Certes, et en même temps, échouer ou réussir, c’est kif kif ! Dans les deux cas il y aura des inconvénients.
Sérendipité qu’est-ce donc ?
Tu vois la tarte tatin ? Oui, celle qui illustre cet article. J’imagine que tu connais son histoire.
Dans le cas contraire, je te la fait court : Les sœurs Tatin tenaient un hôtel. Stéphanie était réputée pour sa tarte aux pommes caramélisées. Mais voilà qu’occupée à préparer le déjeuner d’ouverture de la chasse, elle enfourne les pommes sans la pâte à tarte !
Qu’à cela ne tienne : prenant une grande inspiration sans se laisser aller aux larmes, elle abaisse la pâte à tarte sur le dessus des pommes, referme le four et joint les mains, les yeux tournés vers le ciel, priant Saint Honoré espérant que ça ira.
On connait le succès de cet « échec » ! Voilà un bel exemple de sérendipité de la cuisinière de Lamotte-Beuvron.
La sérendipité, c’est ça : le don de faire, par hasard, une découverte inattendue et fructueuse, faisant d’un « échec » une réussite.
Procrastiner par peur d’échouer ?
Alors, que se cache-t-il véritablement derrière la procrastination ? Qu’est-ce qui te retient ? La peur d’échouer ou la peur de réussir ?
Et ici je n’aborde pas un autre aspect majeur de la procrastinations qui est tout simple : la procrastination reflète simplement un manque de motivation. Et ce manque de motivation est l’expression motrice du manque d’émotion.
Revenons à la peur d’échouer qui justifie l’inaction et cache peut-être la peur de réussir.
Pourquoi aurais-tu peur de réussir ? Par loyauté ? Par peur de l’inconnu ? Par peur de devoir changer ? Par peur du changement ?
Oui, elle est bien là la racine du soucis : la peur du changement.
Car si la peur a bien une fonction, c’est celle-là : prévenir tout changement potentiellement synonyme de perte. Et réussir, paradoxalement, c’est perdre ce que l’on est pour l’inconnu.
L’inconnu, l’inattendu, le changeant… Tout ce qui fait en réalité le quotidien et qui exprime ta formidable plasticité.
Te rends-tu seulement compte du nombre de victoires que tu as remporté depuis ta naissance ? La victoire sur l’inertie, la victoire sur la pesanteur, la victoire sur la langue, la victoire sur tes peurs…
Et la première des victoire ! Tu es aussi un spermatozoïde gagnant ! Et cette course là, tu l’a remporté sans l’aide de personne.
Peur d’échouer ou de s’échouer ?
S’échouer n’est sans doute pas un projet, mais c’est tout de même une bonne nouvelle ! Mieux vaut-il dériver toute sa vie ou enfin trouver une île ? Combien de découvertes t’y attendent : sur le monde et sur toi-même.
D’incompétent à trop modeste ?
Cette réflexion m’a amené à me pencher sur deux points :
Primo, la notion de compétence et de comparaison. La peur de se lancer c’est aussi le fameux syndrome de l’imposteur. Et pour y répondre rien de tel que de revenir à l’incompétence inconsciente, point de départ de tout progrès et état initial de tout expert quel qu’il soit.
Secundo, la notion de locus de contrôle : « Oh, vous savez, si j’ai réussi c’est parce que c’était trop facile. » ou au contraire « Si j’ai échoué, c’est à cause d’untel ! »… Le locus de contrôle est une notion de psychologie sociale très intéressante et qui reflète la manière dont chacun place le curseur de son pouvoir et de sa responsabilité, sur un gradient allant « d’interne » à « externe ».
Et tu sais quoi ? La société favorise tant les « internes » qu’à ce jour le point de la culpabilité l’emporte même sur celui de la réussite personnelle.
Sur ce point, je te renvoie à une étude menée (par votre serviteur) auprès d’étudiants en IUT.
Le résumé de cette étude sur le Caractère normatif de l’internalité chez les étudiants en gestion des entreprises à l’ère de l’économie collaborative est criante.
Un appel au lâcher-prise
Ce dilemme face à nos peurs et nos envies est une école de lâcher-prise à laquelle on peut entrer quel que soit son âge.
Pour répondre au syndrome de l’imposteur et à la notion d’incompétence, je t’invite à lire le début de ma récente publication sur le Lâcher-prise en cliquant sur ce lien : Se délivrer de la charge mentale et dire oui à sa vraie vie en une page par jour ! (Disponible en ebook et broché)