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Comment triompher au bureau :) un livre pour en sortir vivant

    Comment triompher au bureau de Benjamin Fabre est un recueil – amusant, (im)pertinent et bienveillant – de stratĂ©gies de survie et de succĂšs au travail. Un mĂ©lange de premier et de second degrĂ©s pour rire, rougir et se rĂ©veiller !

    J’ai en projet d’en expĂ©rimenter quelques-unes pour Ă©valuer la mĂ©thode…

    Mais avant ça, je te propose un florilÚge de petites phrases et de clefs qui pourraient te donner envie de le lire toi aussi.

    Comment triompher au bureau : quatriĂšme de couverture

    Le guide indispensable pour survivre dans le monde impitoyable du travail

    Benjamin Fabre annonce la couleur : « Les coachs en management […] proposent des techniques Ă©dulcorĂ©es […] et inopĂ©rantes… pas moi »

    Comment triompher au bureau : l’intro

    Le « zorro en cravate » comme le prĂ©sente l’Ă©diteur n’y va que par trois chemins.

    Comment triompher au bureau repose sur :

    ‱ le sens tactique

    ‱ l’intelligence des situations

    ‱ le jeu d’acteur

    … Le ton est donnĂ©, tout ça est un cirque, une scĂšne de thĂ©Ăątre, un jeu de rĂŽles oĂč tes boss et tes collĂšgues vont t’identifier et te coller un personnage.

    Alors, sois lucide et conscient de ce qui se déroule devant toi, autour de toi et en toi.

    L’auteur continue : « Ceux qui rĂ©ussissent ont intĂ©grĂ© la dimension politique de l’entreprise et rĂ©servent leur Ă©lan de sincĂ©ritĂ© Ă  leurs enfants […] »

    Et si ce n’Ă©tait pas clair, Benjamin conclut son introduction par ce rappel :

    « La vie de bureau n’est qu’un jeu.

    Si vous vous y abandonnez […] que vous en acceptez les rĂšgles […] si vous le pratiquez avec le recul et le sourire jovial […] vous y trouverez, en plus d’une rĂ©ussite incomparable […], un plaisir suprĂȘme »

    Alors, prĂȘt à faire connaissance avec Peter Recruteur, Julien Barbotin, Patrick Connard, Debbie CrĂ©dy, Clotaire VipĂšre, Philippe Leglou et Sonia Duvivier ?

    Lever de rideau…

    Comment triompher au bureau : les trois thématiques

    Ce « petit manuel » de 197 pages se joue en trois actes :

    1. Trouver un job

    2. La vie de bureau

    3. Manager une Ă©quipe

    Comment triompher au bureau : quelques questions clefs

    Le bouquin est une somme d’articles courts, pratiques, percutants. Parmi les questions clefs, les problĂ©matiques abordĂ©es et les portes qui claquent, j’ai retenu celles-ci :

    ‱ Le recruteur vous pose des questions bizarres (p24)

    ‱ Comment dĂ©jouer un test de personnalitĂ© (p53)

    ‱ Votre boss est un pervers narcissique (p67)

    ‱ L’art de sĂ©cher les rĂ©unions (p73)

    ‱ Votre travail sert-il à quelque chose (p76)

    ‱ Vous rĂ©concilier avec la rentrĂ©e (p90)

    ‱ Vous ĂȘtes d’une timiditĂ© maladive (p93)

    ‱ Mourir d’ennui au travail (p105)

    ‱ Smasher les machos (p117)

    ‱ L’art de partir en congĂ© mat’ (p120)

    ‱ DĂ©samorcer une rumeur (p123)

    ‱ Injecter du sens dans votre travail (p147)

    ‱ Faut-il aller aux prud’hommes ? (p150)

    ‱ Aplatir un nuisible (p161)

    ‱ Pourrir la vie d’un consultant (p186)

    ‱ Manager par le plaisir (p193)

    Morceaux choisis 🙂 …

    Trouver un job

    Si tu es en phase d’entretiens ou que tu envisages de postuler, lis ce chapitre en entier !

    En attendant, mĂ©dite dĂ©jĂ  ces petites perles glanĂ©es au fil de la lecture…

    « Un recrutement est une affaire de désir.

    Les recruteurs ont beau s’Ă©quiper de fiches d’Ă©valuation remplies de couleurs et de critĂšres […] ils ont en rĂ©alitĂ© besoin de cinq minutes pour savoir si votre tĂȘte leur revient ou pas […] si le dĂ©sir ne vient pas tout de suite, il ne viendra jamais »

    Comment relancer aprÚs un entretien pour savoir si le poste est toujours sur le marché ou si tu as de bonnes chances de le décrocher ?

    « Appelez tous les jours en prenant de fausses identitĂ©s […] demandez si le poste est toujours ouvert en annonçant le plus souvent un cursus miteux, ce qui jettera une lumiĂšre favorable sur le vĂŽtre (numĂ©ro masquĂ© recommandĂ©) »

    Et concernant les test de personnalité :

    « Les candidats modernes Ă©tant Ă  peine capables de dessiner un smiley avec leurs stylos, il a fallu renouveler les mĂ©thodes. Et tant pis pour les graphologues qui ont vu leur business s’Ă©teindre dans le silence et l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale (contrairement aux taxis). »

    « Soyez plus malins que les testeurs : identifiez pour chaque type de job le profil type de personnalitĂ© qu’ils attendent. Immergez-vous dans ce personnage et rĂ©pondez aux questions comme si vous Ă©tiez lui. C’est exactement ce que font les scĂ©naristes. »

    Et toujours sur les questionnaires de personnalité :

    « Que s’imaginent les inventeurs de ces questionnaires idiots ? Qu’on ne peut pas ĂȘtre un bon vendeur si on est un peu timide ? Qu’on ne peut pas dĂ©busquer un dysfonctionnement informatique avec de l’intuition ? Que dirait-ils s’ils savaient que Socrate, Poutine et de Gaulle sont classĂ©s dans la case « introverti » du test MBTI ? »

    La vie de bureau

    Les pervers narcissiques

    Benjamin aborde la question des pervers narcissique, les « PN ».

    PremiÚre question : comment savoir si ton boss est un PN ?

    RĂ©ponse page 67 : « Il suffit de voir les effets qu’il a sur vous. Vous redoutez ses humeurs ? […] Vous avez l’impression d’ĂȘtre un enfant de 10 ans quand il vous parle ? Vous retrouvez le sourire dĂšs qu’il quitte la piĂšce ? »

    Et inutile de « vouloir rĂ©veiller (son) empathie, pour la raison qu’il n’en est pas Ă©quipé »

    Et parmi les clefs qu’il propose pour s’en sortir, outre la fuite (tentante mais Ă  interprĂ©ter subtilement si tu dois payer les factures Ă  la fin du mois…), le bouquin te propose de manipuler le manipulateur.

    « D’abord, prenez conscience de l’avantage que vous avez sur (lui) : cet imbĂ©cile ignore sa pathologie. EnferrĂ© dans le dĂ©ni de lui-mĂȘme, il se croit sincĂšrement bon et ne comprend pas une miette des ressorts de sa propre personnalitĂ©. »

    « Flattez son sentiment de toute-puissance […] Parlez-lui de ses problĂšmes […] Aidez-le Ă  thĂ©Ăątraliser sa souffrance (qui vaut cent fois celle des autres) »

    « Évitez de lui montrer vos aspĂ©ritĂ© […] phrases neutres. Minimalistes »

    « Enfin, s’il persiste Ă  vous fustiger sur votre travail, restez stoĂŻque. Ne doutez pas de vos performances. Ce n’est pas vous qui avez un problĂšme : c’est lui. Tenez le cap. Il choisira d’autres paratonnerres »

    Comment triompher au bureau

    Le feuilleter en ligne ou le commander

    L’art de sĂ©cher les rĂ©unions

    AprĂšs un petit tour d’horizon des types de rĂ©unions classĂ©es par importance et le « taux de sĂšche prĂ©conisé », allant de 100 % pour les rĂ©unions « brassage de vent » Ă  15 % pour les « rĂ©unions gratte-ciel », Benjamin Fabre t’offre un point de vue particuliĂšrement dĂ©culpabilisant 🙂

    « Mais comment vous Ă©clipser […] de la moitiĂ© de ces pensums sans que personne ne s’en aperçoive ? Et bien justement : il est hors de question que personne ne s’en aperçoive. Vos absences doivent se voir comme le nez au milieu de la figure. Elles doivent mĂȘme handicaper le dĂ©roulement de la discussion. Quoi de mieux pour dĂ©montrer votre importance au sein de la boĂźte ? »

    Autre petite gĂ©lule magique, sur l’art de s’Ă©clipser de rĂ©union : « PrĂ©venir dĂšs le dĂ©but […] que vous devrez partir avant la fin […] Ne donner aucune justification : vous n’ĂȘtes pas au collĂšge […] Partir en ayant l’air pressĂ©, comme si vous Ă©tiez attendu par Dieu en personne. »

    Contrecarrer un rival au visage de serpent

    Une piste inspirante pour gérer un collÚgue venimeux ? Goûte donc cette admirable métaphore page 81 :

    « Savez-vous comment un bon chasseur s’y prend avec un serpent ? Il l’invite Ă  pĂ©nĂ©trer dans une bouteille remplie d’un peu de lait, le laisse se repaĂźtre puis gonfler comme un nigaud jusqu’Ă  ce qu’il reste prisonnier. Inspirant, non ? »

    Vous ĂȘtes d’une timiditĂ© maladive

    Pour commencer, un chiffre : « le regard d’un timide sur lui-mĂȘme est 13,6 fois plus sĂ©vĂšre que celui de son entourage. »

    Je ne sais pas d’oĂč sort ce chiffre mais il illustre bien la plus grande partie du problĂšme. Alors, aprĂšs une premiĂšre consigne « soyez gentil avec vous-mĂȘme », le bouquin revient sur les atouts du timide et une stratĂ©gie :

    ‱ « votre positionnement « en retrait » vous confĂšre un atout intĂ©ressant : vous observez mieux les situations, vous les analysez mieux, vous voyez ce que personne n’entrevoit.« 

    ‱ « Pour triompher au bureau […] vous avez besoin d’un appui. D’une personnalitĂ© forte qui vous serve de […] brise-glace […] d’une grande gueule notoire au leadership assumĂ© […] Devenez son Ă©minence grise, son aide de camp, son oreille prĂ©fĂ©rĂ©e […] Soufflez-lui son texte. Suivez-le dans les Ă©toiles. »

    Pour finir, un chiffre : pour triompher au bureau « il faut 20 % de savoir-faire et 80 % de faire savoir »

    Mourir d’ennui au travail

    Tu connais l’expression « bore out » ? Contrairement au « burnout » ou Ă©puisement professionnel, le « bore out » c’est l’Ă©puisement professionnel par l’ennui.

    D’aprĂšs l’auteur, les mĂ©tiers Ă©pargnĂ©s par ce nouveau syndrome sont les jobs qui consistent Ă  se soucier d’autrui.

    Et je dois dire pour ma part que c’est en effet dans la prise de conscience de ce que j’apporte aux autres que je trouve mon salut tant les conditions sont dĂ©gradĂ©es.

    Alors, justement, comment se sortir du bore-out ?

    Benjamin Fabre est peut-ĂȘtre un peu brutal mais zouzen ne dirait pas le contraire : « Pour faire exploser ce cercle vicieux, la seule solution est de vous en prendre Ă  vous-mĂȘme. Tant que vous penserez que c’est la faute du systĂšme, de votre employeur ou du rĂ©chauffement climatique, vous resterez dans les pĂątes molles et cotonneuses du bore-out. […] Qui s’est laissĂ© amadouer par le menu complet CDI + primes + CE + chĂšques-dĂ©jeuner + sept semaines de vacances (neuf pour les banquiers) […] Le pape ? »

    Et de conclure : « Prenez le risque de faire quelque chose […] et je parie que vous savez trĂšs bien quoi faire. »

    Smasher un macho

    Je crois que c’est lĂ  que Patrick Connard entre en scĂšne : « Merci Sophie. J’ai trouvĂ© votre prĂ©sentation intĂ©ressante, et pour ne rien gĂącher, pas dĂ©sagrĂ©able pour les yeux. HĂ© hĂ©… »

    Triompher au bureau c’est parfois trouver la bonne parade et ne surtout pas se laisser prendre par le doute ou la culpabilitĂ©. Alors, comme l’indique l’auteur, ne te dis pas « je n’aurais pas dĂ» mettre cette petite robe » mais sois prĂȘte Ă  riposter ta botte secrĂšte 🙂

    AprĂšs avoir fait le tour des mauvaises idĂ©es telles que « éradiquer les atours susceptibles d’affoler les hormones de Patrick Connard » ou d’appeler Ă  l’aide. Comment triompher au bureau en la circonstance ? L’auteur rappelle LA technique recommandĂ©e :

    « Inviter publiquement le gentleman Ă  rĂ©pĂ©ter la petite phrase qu’il vient de vous lancer.« 

    Et pour porter le coup fatal, taper lĂ  oĂč ça fait mal, au choix :

    ‱ minimaliste : « merci pour cette remarque Ă©lĂ©gante »

    ‱ british : « j’adorerais retourner le compliment mais l’honnĂȘtetĂ© m’en empĂȘche« 

    ‱ cinglant : « dommage que cette libido exacerbĂ©e ne profite pas Ă  grand-monde »

    Petite pause : les excuses du stagiaire qui arrive au bureau Ă  11 heures

    Je suis le seul que ça fait rire ? Je te propose cette petite pause avant de boucler l’article. Ce n’est pas la partie du bouquin qui te sera la plus utile mais je ne peux me retenir de la partager !

    1990 : j’ai bĂ»chĂ© toute la nuit sur mon dossier

    2000 : j’ai eu une panne de rĂ©veil

    2017 : ça me saoulait trop de me lever

    (… au KLM comme dirait ma fille 🙂 !)

    Faut-il aller aux Prud’hommes ?

    La rĂ©ponse de l’auteur est plutĂŽt simple : non

    « MĂȘme si votre employeur a Ă©tĂ© trĂšs mĂ©chant avec vous, mĂȘme si votre avocat est le meilleur pitbull de la place, la perspective de remporter le pactole devant le juge est de moins en moins garantie. »

    Et surtout « l’Ă©nergie que vous allez investir dans cette lutte entiĂšrement tournĂ©e vers le passĂ© […] Ă  rĂ©clamer des tĂ©moignages de vos ex-collĂšgues (en vain), Ă  ressasser les heures les plus douloureuses de cette pĂ©riode, ne fera que prolonger votre souffrance et plomber l’optimisme nĂ©cessaire Ă  votre nouveau dĂ©part, vous causant au final un mal bien supĂ©rieur Ă  celui que vous comptiez infliger Ă  vos anciens bourreaux. »

    Et pour te galvaniser : « croyez-vous que le comte de Monte-Cristo, champion du monde de la vengeance, se soit épuisé avec des piÚces à conviction et des avocats à rouflaquettes ? »

    Manager par le plaisir

    Je ne pouvais pas conclure cette revue autrement ! C’est Ă©galement le choix de Benjamin Fabre qui boucle ainsi le livre :

    « Leur rĂŽle [les managers d’aujourd’hui] n’est plus de donner des ordres mais de donner du sens. »

    « Le plaisir est un redoutable levier managĂ©rial […] il fidĂ©lise les pires mercenaires et multiplie par deux la productivitĂ© gĂ©nĂ©rale. »

    « Le travail, malgrĂ© sont Ă©tymologie sinistre (« tripalium », instrument de torture), est gorgĂ© d’hormones positives […] »

    Pour conclure

    Bon, j’avoue, le bonhomme est parfois caustique mais le bouquin sent vraiment le terrain et tout le monde peut y trouver des conseils et des histoires qui rĂ©sonnent en soi.

    Alors si tu le lis, n’hĂ©site pas Ă  partager en commentaire tes petites phrases favorites ou celles qui t’ont hĂ©rissĂ© le poil si tu prĂ©fĂšres !

    Et surtout, dis-nous si tu as expĂ©rimentĂ©…

    Pour en lire le début ou le commander en ligne, cliquer sur le lien : Comment triompher au bureau

    Bonne lecture et Ă  bientĂŽt,
    > Daniel


    Un autre livre amusant pour décourager un boss envahissant ? 150-idees-pour-emmerder-son-patron

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